Ordre de la Libération et héraldique

Seuls 1038 individus ont été nommés Compagnon de la Libération durant et immédiatement à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Le Général de Gaulle l'a voulu ainsi : les inscriptions sont forcloses depuis 1946, et nul ne peut plus postuler à l'Ordre de la Libération au-delà. Cette clause est déjà une particularité notoire de cette décoration, deuxième dans l'ordre protocolaire, après la Légion d'honneur.

A l'instar de cette même Légion d'honneur ou encore de la croix de guerre, des communautés ont également reçu le titre de "Compagnon de la Libération" : 18 unités de l'Armée de Terre, de l'Armée de l'air et de la Marine et, uniquement, entre 1941 et 1946, cinq communes : Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux en Vercors et l'Île de Sein. Pour chacune, le croix de Compagnon a été appendue à l'écu municipal.

Nantes est la première commune à être nommée Compagnon de la Libération, le 11 novembre 1941, afin de rappeler que la ville et ses environs virent nombre de premiers actes de résistance, dès juillet 1940.

Grenoble est nommée le 4 mai 1944, rappelant le combat acharné et constant de ses résistants,

groupes organisés et armés ou civils isolés et sans armes.

Paris accède à l'Ordre le 24 mars 1945, afin de saluer toutes les initiatives individuelles et collectives de résistance, ainsi que l'insurrection d'août 1944 qui participe à sa libération.

Vassieux en Vercors, haut-lieu de la Résistance dès l'hiver 1942, devient Compagnon, le 4 août 1945, après les évènements tragiques du Plateau du Vercors de juillet 1944. On peut aussi noter que les armoiries de cette ville ont été créées après la Seconde guerre mondiale. Se blasonnant "chaussé d'or et de gueules à un dauphin d'azur peautré et barbé du premier émail, une épée d'argent gardée de sable dans la gueule et posée en bande, deux chaines brisées du même issant du chef", elles marquent clairement l'appartenance de Vassieux au Dauphiné et son action combattante pour la Liberté.

Dernière commune à accéder à la prestigieuse décoration le 1er janvier 1946, l'Île de Sein doit son appartenance à l'Ordre aux 124 iliens qui rejoignent la Grande-Bretagne, refusant l'Occupation et pour la plupart, prenant les armes en Grande-Bretagne. Là encore, des armoiries très typées : l'écu "d'azur à un besant d'argent chargé d'une hermine, accosté en pairle de trois crustacés d'or" est soutenu de deux voiles gonflées d'argent et sommé d'un phare rayonnant d'or. On note que la Médaille de la Résistance a également été décernée, visible à senestre.